En 2024, nous avons encore observé une hausse considérable des admissions pour malnutrition dans nos centres par rapport à 2023. Nous avons augmenté nos capacités pour répondre aux besoins croissants, mais l’afflux était tel que nous avons parfois dû installer des lits de fortune pour accueillir jusqu’à 100 personnes par jour.
Nous avons aussi mené plusieurs enquêtes pour évaluer la malnutrition. À Zamfara, un quart des enfants examinés dans deux localités souffraient de malnutrition. Dans l’État de Katsina, nous avons mis en évidence une crise nutritionnelle majeure : le niveau de malnutrition a doublé dans certaines zones par rapport à 2023. Dans l’État de Kebbi, le taux de malnutrition a doublé en deux ans.
Nos équipes ont fait ces constats dans nos 11 programmes de nutrition thérapeutique et nos 31 centres de soins ambulatoires au nord du pays. Dans ces structures, nous avons aussi organisé des sessions d’éducation en santé nutritionnelle et proposé un soutien en santé mentale aux enfants et à leurs parents.
L’engagement communautaire a été un axe essentiel de notre travail. Dans l’État de Kebbi, outre la gestion d’un centre de nutrition intensive, nous avons organisé des démonstrations de cuisine pour encourager la diversité nutritionnelle et diffuser la recette du « Tom Brown », qui consiste à préparer une bouillie à base d’un mélange de céréales et de légumineuses. Dans l’État de Bauchi, nous avons formé du personnel soignant communautaire au dépistage précoce et au traitement de la malnutrition.